publication croisée depuis : https://lemmy.world/post/1339170

Star Realms est un deckbuilder pour deux joueurs sorti en 2014 qui a reçu de nombreux prix et vous propose de monter progressivement une flotte pour vous Ă©changer des baffes de l’espace en combinant les pouvoir des vaisseaux que vous achetez. Les auteurs sont Robert Dougherty et Darwin Kastle des habituĂ©s des jeux de deck.

Une partie commence comme ça :

  • Les deux joueurs commencent avec des decks identiques, composĂ© de dix cartes.
  • Une ligne d’achat permet d’acheter des cartes (vaisseaux et bases) Ă  ajouter Ă  son deck.
  • Le premier joueur pioche 5 cartes (en fait 3, mais juste pour le premier tour) et les joues.
    • Avec les points de commerce (ronds jaunes), il peut acheter des cartes.
    • Avec les points de combats (ronds rouges), il peut filer des baffes (c.Ă .d, retirer de l’influence) au joueur adverse.
    • Avec les points d’influence (boucliers vert), il peut se soigner (remonter son influence).
    • Avec le pouvoir de dĂ©fausse (poubelle
), il peut retirer une carte de son deck et utiliser le pouvoir dĂ©crit.
  • Quand son tour est fini, il met tout dans sa dĂ©fausse (les points restants ne sont pas conservĂ©s) et on passe au joueur suivant.
  • Et ainsi de suite.

Comme je le disais en intro, Star Realms est un jeu de combo : Chaque carte a une couleur/faction. Certaines cartes ont un pouvoir qui ne se dĂ©clenche que quand une faction de la couleur indiquĂ©e est jouĂ©.

Star Realms carte Blob combattant

Ici, « Piocher une carte » ne se fait que si une autre carte verte est en jeu.

Star Realms carte Navette de la Fédération

Et ici, si une autre carte bleu est en jeu, vous récupérez 4 points de vie (influence).

Comprenez, quasiment 50 % du pouvoir d’une carte est « bloqué » derriĂšre le fait que cette carte ne doit pas ĂȘtre jouĂ©e seule.

Notez que les cartes ne « combotent » pas entre diffĂ©rentes factions. Ça veut dire que les pouvoirs de combo des cartes vertes seront toujours verts (certaines extensions spĂ©cifiques permettent Ă  chaque joueur de partir avec un duo de couleur de base, mais ça vient aprĂšs).

On pourrait alors ĂȘtre tentĂ© de se focaliser uniquement sur une seule faction
 Et c’est lĂ  oĂč Star Realms se dĂ©marque : Les factions sont suffisamment spĂ©cialisĂ©es pour offrir un avantage, mais pas assez pour garantir la victoire Ă  elle seule :

  • Les bleus ont des cartes liĂ©es Ă  la ligne d’achat et la rĂ©cupĂ©ration de points d’influence.
  • Les verts tapent fort, mais nĂ©cessite souvent d’ĂȘtre sacrifiĂ© pour utiliser leur pouvoir.
  • Les jaunes sont focalisĂ©s sur le fait de faire tourner le deck en piochant plus souvent.
  • Les rouges ont plus de bases et permettent de supprimer des cartes de votre deck (pour le spĂ©cialiser).

Il faudra donc souvent une ou deux factions principales, mais vous ne pourrez pas vous permettre de vous passer de certains pouvoirs.

Mon avis

La premiĂšre fois que j’ai vu une boite de Star Realms, c’était dans un magasin de jeux de sociĂ©tĂ© Ă  MontrĂ©al (en 2014, 2015). Les quatre couleurs m’ont fait croire Ă  une sorte de « nouveau Magic », mais la boite ne m’avait pas du tout donnĂ©e envie. Toutefois je remarquai que le petit stand se vidait et se remplissaient continuellement, au fil des semaines. Visiblement, il y avait de l’activitĂ© autour de ce jeu. Pourtant, pas de booster ou autre, juste ces uniques petites boites sur leur stand.

C’est plus tard que je franchis le pas, aprĂšs en avoir entendu du bien (NominĂ© pour l’As d’Or Cannes 2017, quand mĂȘme
).

Pour info, j’avais payĂ© mon jeu 13.95 €, c’est lĂ  que tu vois que les prix montent.

Pour autant, c’était mon premier jeu de deckbuilding et j’ai mis du temps Ă  rentrer dedans. En effet, bien que les illustrations soient travaillĂ©es, ça reste des vaisseaux spatiaux sans thĂšme fort ; « Blob combattant », « Drone artilleur », « FrĂ©gate ImpĂ©riale », etc.

Ensuite, et c’est le cas pour beaucoup de deckbuilder, le jeu peut sembler trĂšs pur et impersonnel, quasi abstrait (ça reste des points de combats, de santĂ©, de commerce et un pouvoir de dĂ©fausse). Il faut pas mal de parties pour apprĂ©hender la notion de combos et comprendre que ces « points » ne sont qu’un moyen vers une structure de jeu beaucoup plus large. Votre façon de jouer va Ă©voluer plusieurs fois au fil des parties.

Le hasard des premiĂšres lignes d’achats peut faire apparaitre certaines cartes vraiment trop intĂ©ressantes en dĂ©but de partie par rapport Ă  leur cout, mais c’est assez rare et il ne suffit pas d’avoir ces cartes pour que la victoire soit assurĂ©e.

Dernier point, vers la fin de la partie, le calcul des dĂ©gĂąts infligĂ©s et la manipulation des cartes de points fournies est un peu fatiguant. Quelques applications permettent d’accĂ©lĂ©rer cette seconde Ă©tape.

La raison pour laquelle je vous en parle, c’est que l’intĂ©rĂȘt pour ce jeu reste important. Mes collĂšgues le sortent rĂ©guliĂšrement Ă  la pause de midi ; son cĂŽtĂ© rapide et intense l’y prĂȘtent bien. On doit constamment peser l’intĂ©rĂȘt tactique de prendre une carte pour soi (son deck) ou contre son adversaire (pour le priver d’une carte importante pour lui). Les combos se mettent doucement en place et le nombre de dĂ©gĂąts infligĂ©s au fil des tours augmente doucement. C’est un des rares jeux qui m’a apportĂ© cette sensation oĂč chaque tour Ă©tait plus intĂ©ressant que le prĂ©cĂ©dent, autant pour moi que le joueur adverse. L’excitation monte en continue !

Notez qu’il ne s’agit pas d’un pay-to-win comme peut l’ĂȘtre un Magic: The Gathering (que j’affectionne beaucoup, mais c’est une machine Ă  fric Ă©hontĂ©e), l’entiĂšretĂ© du jeu tien dans la boite. Les extensions ne font qu’ajouter des « trucs » pour approfondir le gameplay.

Parlons-en, des extensions !

Star Realms a de nombreuse extensions et il semble que les joueurs soient partagĂ©s sur le sujet. Comme je le disais, il s’agit d’un jeu assez « pur » dans son approche ; on fabrique un deck destructeur plus rapidement que son adversaire, notre seul levier pour agir sur notre deck et celui de l’opposant c’est la ligne d’achat qui est partagĂ©e. C’est cette simplicitĂ© et le fait d’aller Ă  l’essentiel, tout en gardant un aspect tactique important qui est apprĂ©ciĂ©. Les auteurs n’avaient donc pas Ă©normĂ©ment de marge de manƓuvre sans assumer de faire Ă©voluer leur recette.

À mes yeux, seul deux extensions ajoutent de la variĂ©tĂ© sans ajouter la moindre lourdeur au jeu : Crisis : Bases et vaisseaux et Crisis : Flottes et bastions. C’est juste des vaisseaux et des bases supplĂ©mentaires.

Le reste assume d’ajouter des mĂ©caniques supplĂ©mentaires.

Certains aiment l’ajout de rĂšgles pour apporter de la profondeur Ă  un jeu qu’ils ont poncĂ©. Vous pouvez regarder cette description dĂ©taillĂ©e des diffĂ©rentes extensions, mais mon avis c’est que Star Realms ne se prĂȘte pas vraiment aux extensions sans perdre ce qui fait son charme : Un jeu Ă  la fois tactique dans ses choix et bourrin dans forme. Autant garder son argent pour d’autres jeux, AMHA.

Colony Wars est la seconde boite de base et semble avoir « corrigé » certains dĂ©fauts de la premiĂšre qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme « une course Ă  l’achat » (ce qui est un peu le cas, mais n’est pas vraiment gĂȘnant). Je vous renvoie vers cette vidĂ©o, mais pour en avoir discutĂ©, ce n’est pas aussi visible que ça pour des joueurs occasionnels, car le hasard de la ligne d’achat n’est attĂ©nuĂ© que quand on commence Ă  faire des dizaines et des dizaines de parties contre une seule personne (dit autrement, c’est de la mĂ©ta).

Frontiùres est la troisiùme boite de base. Elle permet de jouer en solo et/ou à 4 (ce qui est souvent le critùre d’achat).

Note sur la version mobile et Steam

Si vous voulez apprendre les rĂšgles, je ne peux que vous conseiller de vous procurer la version gratuite, sur Steam (je n’ai pas testĂ© la version mobile, mais il parait qu’elle fonctionne bien). La vitesse de rĂ©solution du jeu vous permettra de mieux apprĂ©hender son mĂ©canisme de combo.

Aller plus loin

Si les vaisseaux vous rebutent, mais que la mĂ©canique de combo vous intĂ©resse, Hero Realms est peut-ĂȘtre fait pour vous. Je n’ai jamais testĂ©, mais l’idĂ©e est que votre deck de base correspond Ă  votre classe de personnage) qu’on va augmenter en monstres et pouvoirs.

Avez-vous dĂ©jĂ  jouĂ© Ă  Star Realms ou ses dĂ©clinaisons ? Vous en avez pensĂ© quoi ?

  • Cas9@lemmy.world
    link
    fedilink
    Français
    arrow-up
    3
    ·
    1 year ago

    J’avais jouĂ© Ă  la version mobile il y a un moment et j’ignorais que c’était un jeu de plateau Ă  la base.

    J’en garde un bon souvenir, le point “nĂ©gatif” c’est le nombre d’extensions, sur mobile tu peux les acheter et les activiter sĂ©parĂ©ment mais ça fait vraiment fouilli et tu es un peu perdu sur le contenu de chaque extension et sur la façon dont ça change le gameplay.

    Mon deckbuilder prĂ©fĂ©rĂ© ça reste Dominion, j’ai fait des dizaines de parties sans m’en lasser.

    • Narann@lemmy.worldOP
      link
      fedilink
      Français
      arrow-up
      2
      ·
      1 year ago

      Merci pour le partage.

      L’appli est Ă  l’image de cette sĂ©rie : Des extensions difficiles Ă  suivre qui donnent une impression de fouillis, et je pense que c’est le cas.

      Ils ont lancĂ© leur jeu en sachant que c’était le jeu de deckbuilding auquel ils voulaient jouer, mais sans vraiment savoir si ça allait marcher (comme indiquĂ© dans le retour, il est assez radical). Je soupçonne que l’éditeur aussi Ă©tait frileux (deckbuilder pur, en SF avec juste des gros vaisseaux, sans license
), donc ça Ă©tĂ© un one-shot, sans vraiment trop d’espoir.

      Le succĂšs fut au rendez-vous, mais rien n’était vraiment calibrĂ© pour des extensions, mais leur Ă©diteur doit surement leur en demander. Alors ils tentent des choses, mais s’éloignent assez vite de ce qui fait le sel du jeu original.

      À mes yeux autant garder ses sous pour tenter un autre deck builder :

      • Shards of Infinity si la SF vous plait.
      • Hero Realms si la mĂ©canique de Star Realms vous plait mais que vous ĂȘtes plutĂŽt fantasy.
      • Dominion, est gĂ©nial, mais on entre dans une catĂ©gorie de prix diffĂ©rente.